mardi 15 janvier 2013

Les carnets de bord du Roi-Soleil

Autres petites histoires du capitaine
Les carnets de bord du Roi-Soleil
Ma première arrivée au lac Champlain
Soirée bien arrosée
La_semaine_débute_bien
Coup de chien
La baie Madonaugh, le train
La flotille
Le décès de ma mère
L'eau est trop basse pour naviguer :
Le dernier voyage du Capitaine Némo Le décès de mon père. Endimanchés, l'air triste, nous marchons sur le quai du Royal St-Lawrence Y.C. vers les 3 bateaux: le Capitaine Némo, La Déferlante et le Beaver; ils sont prêts pour un petit voyage bien spécial...
Enfin à bord de mon voilier

La mort rôde autour
Joée et le poêle à l’alcool
Joée est quand même revenue… pour une mise à cape
Parmi les premières armes du Roi-Soleil: le Saint-Laurent, le lac Ontario
Virée en Atlantique, les ouragans

lundi 23 avril 2012

Les petites histoires du Capitaine: La mort de ma mère, femme de voile, mais non voilé...

Les petites histoires du Capitaine: La mort de ma mère, femme de voile, mais non voilé...: La mort de ma mère  Juliette, amirale du  voilier familial , le Capitaine Nemo,  un certain printemps des années cinquante. Mars 1996, Na...
Extrait des :CARNETS DE BORD DU ROI-SOLEIL
La mort de ma mère

Mars 1996, Nassau
Je marche sur le quai en direction du téléphone, on vient de me dire qu'on me cherche sur les ondes courtes depuis 2 jours. Je dois téléphoner à mon fils, je sais que c'est grave, ma compagne? mes enfants?
Le téléphone me confirme la gravité de l'événement: c'est le décès de ma mère, 91 ans, elle a mené une bonne vie... et je n'ai pas le temps de me rendre à Montréal, l'enterrement a lieu demain. Ma sœur habite Nassau, elle est déjà partie pour les cérémonies d'usage. Son mari, John, m'attend, nous passerons la soirée ensemble.
Juliette à prépare le capitaine nemo
Les souvenirs montent ... Juliette au printemps sur le Capitaine Nemo, voilier familial
Je dois d'abord trouver un mouillage et m'occuper de mon équipage. Mes 3 gars achèvent leurs 2 semaines à bord: il y a eu beau temps et bon vent au début, puis absence de vent par la suite, de la bonne pêche, de la plongée... mais ils sont en manque de... probablement de femmes, n'ayant trouvé entre Georgetown et ici qu'îles désertes, bars vides, églises pleines et mères de familles nombreuses. Ça fait déjà 3 jours qu'ils me cassent les oreilles avec leurs futures sorties en ville, les bars, les femmes... Je n'ai vraiment pas l'âme à la chose.
Entente convenue, nous ferons bande à part. Ils iront fêter, j'irai souper avec mon beau-frère. Ils garderont le VHF portatif, je rentrerai tôt. Ils n'auront qu'à m'appeler et j'irai les chercher au dinghy dock.
Soirée tranquille avec le beau-frère, conversation d'usage... John vient me reconduire à la marina, il est 22h15.
Surprise: plus de gonflable! Mes fêtards n'ont pas fêté tard... Merde! Ils ont le VHF, et personne sur les bateaux. Je marche jusqu'à l'hôtel le plus proche, on appelle au VHF, les hôtels en ont tous pour appeler les taxis, pas de réponse! Je retourne à la marina, ils ne sont toujours pas là! J'attends quelques minutes, ils vont sûrement revenir me chercher... encore une petite marche à l'hôtel, rien... Un aller et retour, toutes sortes de propositions: des montres, de la drogue, des femmes, des chiens qui jappent... et j'ai oublié ou perdu le numéro de téléphone de John, je n'ai pas un sou, et je n'arrive pas à retrouver le chemin pour me rendre chez lui... un dernier retour à la marina, elle est barrée! Je m'étends sur le bord du quai, la tête sur un bout de bois et je décide d'y dormir.
"Man! tu peux pas rester là, c'est dangereux." C'est le gardien de nuit de la marina, il m'invite à m'étendre à l'intérieur des barrières sur le quai, j'y serai en sécurité. Je suis sur le point de m'endormir, je sens qu'on me couvre: c'est un grand carton pour me tenir au chaud. Je m'endors, je crois que je rêve: c'est une histoire de bon samaritain qui couvre l'indigent...
Une petite tape sur l'épaule: "Hey, patron, tu vas pouvoir retourner à ton bateau, la police va t'y conduire."
J'ai le goût de faire un rapport de vol de gonflable, faire du trouble... "Thank you very much..." Il est 3h15, et tout le monde est à bord... Le seau d'eau me regarde, je n'ai qu'à le détacher, le remplir d'eau de mer et les... Non, je vais me coucher, je verrai demain …
J'apprendrai qu'ils avaient poussé le mauvais bouton du VHF, qu'ils avaient présumé que je coucherais chez le beau-frère, ou je ne sais trop...
Si vous voulez savoir la fin de cette histoire, vous n'avez qu'à demander à Gaston, Michel ou Pierre. Et moi, j'ai eu le plaisir d'être bien dorloté par un bon gardien de nuit.
Louis Charbonneau
Le Roi-Soleil

La mort de ma mère, femme de voile, mais non voilée

La mort de ma mère


 Juliette, amirale du voilier familial , le Capitaine Nemo, un certain printemps des années cinquante.

Mars 1996, Nassau
Je marche sur le quai en direction du téléphone, on vient de me dire qu'on me cherche sur les ondes courtes depuis 2 jours. Je dois téléphoner à mon fils, je sais que c'est grave, ma compagne? Mes enfants?
Le téléphone me confirme la gravité de l'événement: c'est le décès de ma mère, 91 ans, elle a mené une bonne vie... et je n'ai pas le temps de me rendre à Montréal, l'enterrement a lieu le lendemain. Ma sœur habite Nassau, elle est déjà partie pour les cérémonies d'usage. Son mari, John, m'attend, nous passerons la soirée ensemble.
Je dois d'abord trouver un mouillage et m'occuper de mon équipage. Mes 3 gars achèvent leurs 2 semaines à bord: il y a eu beau temps et bon vent au début, puis absence de vent par la suite, de la bonne pêche, de la plongée... mais ils sont en manque de... probablement de femmes, n'ayant trouvé entre Georgetown et ici qu'îles désertes, bars vides, églises pleines et mères de familles nombreuses. Ça fait déjà 3 jours qu'ils me cassent les oreilles avec leurs futures sorties en ville, les bars, les femmes... Je n'ai vraiment pas l'âme à la chose.
Entente convenue, nous ferons bande à part. Ils iront fêter, j'irai souper avec mon beau-frère. Ils garderont le VHF portatif, je rentrerai tôt. Ils n'auront qu'à m'appeler et j'irai les chercher au dinghy dock.
Soirée tranquille avec le beau-frère, conversation d'usage... John vient me reconduire à la marina, il est 22h15.
Surprise: plus de gonflable! Mes fêtards n'ont pas fêté tard... Merde! Ils ont le VHF, et personne sur les bateaux. Je marche jusqu'à l'hôtel le plus proche, on appelle au VHF, les hôtels en ont tous pour appeler les taxis, pas de réponse! Je retourne à la marina, ils ne sont toujours pas là! J'attends quelques minutes, ils vont sûrement revenir me chercher... encore une petite marche à l'hôtel, rien... Un aller et retour, toutes sortes de propositions: des montres, de la drogue, des femmes, des chiens qui jappent... et j'ai oublié ou perdu le numéro de téléphone de John, je n'ai pas un sou, et je n'arrive pas à retrouver le chemin pour me rendre chez lui... un dernier retour à la marina, elle est barrée! Je m'étends sur le bord du quai, la tête sur un bout de bois et je décide d'y dormir.
"Man! Tu peux pas rester là, c'est dangereux." C'est le gardien de nuit de la marina, il m'invite à m'étendre à l'intérieur des barrières sur le quai, j'y serai en sécurité. Je suis sur le point de m'endormir, je sens qu'on me couvre: c'est un grand carton pour me tenir au chaud. Je m'endors, je crois que je rêve: c'est une histoire de bon samaritain qui couvre l'indigent...
Une petite tape sur l'épaule: "Hey, patron, tu vas pouvoir retourner à ton bateau, la police va t'y conduire."
J'ai le goût de faire un rapport de vol de gonflable, faire du trouble... "Thank you very much..." Il est 3h15, et tout le monde est à bord... Le seau d'eau me regarde, je n'ai qu'à le détacher, le remplir d'eau de mer et les... Non, je vais me coucher, je verrai demain …
J'apprendrai qu'ils avaient poussé le mauvais bouton du VHF, qu'ils avaient présumé que je coucherais chez le beau-frère, ou je ne sais trop...
Si vous voulez savoir la fin de cette histoire, vous n'avez qu'à demander à Gaston, Michel ou Pierre. Et moi, j'ai eu le plaisir d'être bien dorloté par un bon gardien de nuit.
Louis Charbonneau
Le Roi-Soleil

Les petites histoires du Capitaine: Baie McDonaugh, lac champlain, le train

Les petites histoires du Capitaine: Baie McDonaugh, lac champlain, le train: Les trains Montréal-New-York fait beaucoup de bruit Baie McDonaugh, la Champlain, Baie McDonaugh, 20 heures, 21 juillet Ce mouillage pro...

Baie McDonaugh, lac champlain, le train

Les trains Montréal-New-York fait beaucoup de bruit

Baie McDonaugh, la Champlain, Baie McDonaugh, 20 heures, 21 juillet

Ce mouillage protège bien du sud et il y a peu d'eau. L'abri est si bon pour les vents du sud.
On n’entend même pas les "cling clang" des drisses sur le mât.

Tout le monde aurait dû bien dormir, mais… L'équipage était constitué de deux couples dans la cinquantaine, les premiers étaient mariés depuis 25 ans, les autres se connaissaient depuis 25 jours.  Chantal, ce  soir-là, semblait contrariée… Elle nous avoua que ses nuits étaient dérangées par certains bruits nocturnes émanant du carré…
Sylvie et Michel, ce tout nouveau couple de quelques semaines, semblait y faire le train. Le peu de place qu'offrent les lits simples du carré ne semblait pas déranger les ébats de nos tourtereaux. Ce sont les premiers inscrits qui ont le choix des cabines : Michel avait bien essayé  d’avoir la cabine avant ; je lui avais suggéré d’essayer de faire appel auprès des ayants droits, mais…
«On a aussi entendu du bruit ! C’est probablement le train, des coups de sifflet. On sent même senti les vibrations, les voies ferrées sont proches…» s’était empressé des déclarer Michel.
Germain, le mari de longue date de notre insomniaque ne paraissait pas être dérangé par la chose : il dormait à poings fermés. Contrairement à sa douce, qui m'avait tout l'air de regretter les élans de leurs premiers ébats amoureux, surtout que la petitesse de leur cabine aurait dû porter à... Elle m'a même avoué qu'elle envisageait de prendre le train pour Montréal si elle n'arrivait pas à passer de bonnes nuits…
Voilà un problème épineux auquel il fallait que je trouve une solution. 21h30, ça y était ! Je mis l’annexe à l'eau, y ajoutai gilets de sauvetage et couvertures, un matelas gonflable, espérant qu'ils n’y mettent pas toute leur énergie à le souffler, et suggérai fortement à nos amoureux avec un beau grand sourire, d'aller voir passer le train sur ce radeau bien abrité, tout le temps jugé à propos, sous les rayons de la lune, éventuelle témoin de leurs ébats et de revenir à leur lit moelleux respectif  lorsque la parade aurait été terminée.
Chantal a bien dormi, tout le monde était heureux. Depuis ce jour, chaque fois que j'entends, sur le lac, siffler le train Montréal-New York, un petit sourire m'anime …


Baie McDonaugh, lac Champlain, le train

Baie McDonaugh, le train
Lac Champlain, Baie McDonaugh, 21 juillet , 20 heures. Ce mouillage protège bien du sud et il y a peu d'eau. Ce sera d'autant plus facile pour relever la chaîne d'ancre. Pas de "cling clang" des drisses sur le mât, l'équipage devrait bien dormir.
Sauf que Chantal est contrariée… il semblerait que ses nuits sont dérangées par certains bruits nocturnes qui s'entendent dans le carré…
Sylvie et Michel, un tout nouveau couple d'à peine quelques semaines, semble y faire le train. Le peu de place qu'offrent les lits simples du carré ne semble pas déranger les ébats de nos tourtereaux.
Germain, le mari de longue date de notre insomniaque (ils sont couchés dans la cabine avant), ne semble pas, lui non plus, dérangé par la chose: il dort à poings fermés. Contrairement à sa douce, qui m'a tout l'air de regretter les élans de leurs premiers ébats amoureux. Elle m'a même avoué qu'elle envisageait de prendre le train pour Montréal si elle n'arrivait pas à passer de bonnes nuits…
Voilà un problème épineux auquel il faut que je trouve une solution. 21h30, ça y est! Je mets le gonflable à l'eau, y ajoute gilets de sauvetage et couvertures, et suggère fortement, et avec un beau grand sourire, à nos amoureux d'aller voir passer le train sur ce radeau bien abrité, tout le temps qu'ils veulent, sous les rayons de la lune qu'on aperçoit au loin et de ne revenir à leur lit moelleux respectif que lorsque la parade sera terminée.
Chantal a bien dormi, tout le monde est heureux. Mais depuis ce jour, chaque fois que j'entends, sur le lac, siffler le train Montréal-New York, un petit sourire m'anime …
Louis Charbonneau
Le Roi-Soleil

dimanche 22 avril 2012

Une autre histoire «Le train»

Baie McDonaugh, le train
Baie McDonaugh, 21 juillet 1999, 20 heures. Ce mouillage protège bien du sud et il y a peu d'eau. Ce sera d'autant plus facile pour relever la chaîne d'ancre. Pas de "cling clang" des drisses sur le mât, l'équipage devrait bien dormir.
Sauf que Chantal est inquiète… il semblerait que ses nuits sont dérangées par certains bruits nocturnes qui s'entendent dans le carré…
Sylvie et Michel, un tout nouveau couple d'à peine quelques semaines, semble y faire le train. Le peu de place qu'offrent les lits simples du carré ne semble pas déranger les ébats de nos tourtereaux.
Germain, le mari de longue date de notre insomniaque (ils sont couchés dans la cabine avant), ne semble pas, lui non plus, dérangé par la chose: il dort à poings fermés. Contrairement à sa douce, qui m'a tout l'air de regretter les élans de leurs premiers ébats amoureux. Elle m'a même avoué qu'elle envisageait de prendre le train pour Montréal si elle n'arrivait pas à passer de bonnes nuits…
Voilà un problème épineux auquel il faut que je trouve une solution. 21h30, ça y est! Je mets le gonflable à l'eau, y ajoute gilets de sauvetage et couvertures, et suggère fortement, et avec un beau grand sourire, à nos amoureux d'aller voir passer le train sur ce radeau bien abrité, tout le temps qu'ils veulent, sous les rayons de la lune qu'on aperçoit au loin et de ne revenir à leur lit moelleux respectif que lorsque la parade sera terminée.
Chantal a bien dormi, tout le monde est heureux. Mais depuis ce jour, chaque fois que j'entends, sur le lac, siffler le train Montréal-New York, un petit sourire m'anime …
Louis Charbonneau
Le Roi-Soleil